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Deux assemblées protestantes à Tianjin

En quête de repères de la certitude

Published online by Cambridge University Press:  01 August 2023

Isabelle Thireau*
Affiliation:
EHESS, CNRSisabelle.thireau@ehess.fr

Résumé

Cet article part d’une enquête menée entre 2011 et 2017 sur de deux lieux deculte protestants à Tianjin, ville située au sud-est de Pékin : un templeofficiel et un « point de rassemblement domestique ». Prenant appui surl’observation de 83 moments de culte ainsi que sur des échanges avec desprédicateurs et des fidèles, cette étude s’inscrit dans un contexte d’essor dureligieux, celui notamment du protestantisme, et de multiplication desrassemblements publics en dépit des contraintes rencontrées. L’analyse montrecomment, là où des références au passé ne peuvent être mobilisées pour éclairerl’expérience présente, prédicateurs et auteurs de témoignages s’emparent de laBible et de ses « histoires vraies » pour pouvoir parler des événements etsituations rencontrées au quotidien et en proposer un sens moins brouillé. LaBible offre en effet de nouveaux usages linguistiques qui permettent denouvelles formes d’interprétation, à distance des incertitudes mais aussi desrigidités idéologiques du langage disponible dans la Chine duxxie siècle. Elle propose des repères qui échappent àl’emprise du doute et auxquels peut s’arrimer l’expression de toutes sortesd’inquiétudes et d’incertitudes. La figure du « faux croyant » mais aussi celledu mauvais concitoyen sont ainsi déplorées à la lumière d’un même mal : lesfaux-semblants. La langue, première modalité de l’apparaître et dénoncée à cetitre comme lieu privilégié de diverses dissimulations, surgit ici pour nommeret contenir pareil soupçon, mais aussi pour proposer des interprétations et desorientations moins incertaines.

Abstract

Abstract

This article is based on fieldwork carried out between 2011 and 2017 at twoProtestant places of worship in Tianjin, a city to the southeast of Beijing: anofficial temple and a “domestic meeting place.” Based on the observation ofeighty-three services as well as exchanges with preachers and worshippers, thisstudy was conducted in a context of religious growth, particularly in the caseof Protestantism, that saw the multiplication of public gatherings despiterestrictions. The analysis shows how, in situations where references to the pastcannot help make sense of present experiences, preachers and witnesses mobilizethe Bible and its “true stories” to propose a less equivocal understanding ofsituations encountered in everyday life. In this way, the Bible offers newlinguistic models that enable new forms of interpretation, at a distance fromthe uncertainties but also the ideological rigidities of the language availablein twenty-first-century China. It also offers reference points that, freed fromnotions of doubt, can absorb the expression of all sorts of anxieties anduncertainties. The figure of the “false believer” and that of the bad fellowcitizen are thus deplored for the same evil: false pretenses. Language, oftendenounced as misleading and full of dissimulations, is here used to name andcontain such suspicions and to develop shared references and interpretationsdeemed less ambivalent.

Type
Le fait religieux à l'épreuve du monde
Copyright
© Éditions de l’EHESS

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Footnotes

*

Je remercie Philippe Gonzalez pour sa lecture d’une première version de cetexte. Merci également à Antonella Romano, Vincent Azoulay et aux deuxévaluateurs anonymes pour les commentaires pertinents dont ils ont bien voulu mefaire bénéficier pour l’achèvement de cet article.

References

1 Les Quatre Modernisations concernent les domaines de la défense nationale, l’industrie, les sciences et technologies et l’agriculture.

2 Sebastian Veg et Edmund W. Cheng, « Alternative Publications, Spaces and Publics: Revisiting the Public Sphere in 20th- and 21st-century China », The China Quarterly, 246, 2021, p. 317-330 ; Thomas B. Gold, « The Resurgence of Civil Society in China », Journal of Democracy, 11, 1990, p. 18-31 ; Guobin Yang, The Power of the Internet in China: Citizen Activism Online, New York, Columbia University Press, 2009.

3 Alain Cottereau, « ‘Esprit public’ et capacité de juger. La stabilisation d’un espace public en France aux lendemains de la Révolution », in A. Cottereau et P. Ladrière (dir.), Pouvoir et légitimité. Figures de l’espace public, Paris, Éd. de l’EHESS, 1992, p. 239-272.

4 Comme lors de la sortie, en novembre 2017, du film Youth du réalisateur Fang Xiaoguang.

5 Voir à ce propos les analyses de Nathanel Amar sur la culture punk ou celles de Marie Bellot sur les espaces et les formes d’engagement des jeunes qualifiés en Chine : Nathanel Amar, Scream for life. L’invention d’une contre-culture punk en Chine populaire, Rennes, PUR, 2022 ; Marie Bellot, « Faire entendre les voix en Chine : jeunesse qualifiée, autoritarisme négocié et civisme ordinaire », thèse de doctorat, université de Lyon, 2019.

6 Sur les notions de rassemblement et d’engagement utilisées ici, voir notamment Erving Goffman, Comment se conduire dans les lieux publics. Notes sur l’organisation sociale des rassemblements, trad. et postface par D. Cefaï, Paris, Économica, [1963] 2013.

7 Pour la population de Tianjin, voir le site gouvernemental de la municipalité de Tianjin et, plus précisément, le « Rapport de données statistiques concernant le développement social et économique de Tianjin en 2011 » publié le 1er mars 2012, https://www.tj.gov.cn/sq/tjgb/202005/t20200520_2468070.html.

8 Voir Yu hua Guo, Shoukuren de lishi : Jicun lishi yu yi zhng wenming logis 受苦人的歷史 :驥村歷史與一種文明的邏輯/The Narrative of Those Who Suffer: The History of Ji Village and the Logic of a Civilization, Hong Kong, The Chinese University Press of Hong Kong, 2013.

9 Sur l’histoire de la Chine à partir de 1949 et les transformations actuelles, voir notamment la publication récente de trois ouvrages : Gilles Guiheux, La République populaire de Chine. Histoire générale de la Chine (1949 à nos jours), Paris, Les Belles Lettres, 2018 ; Alain Roux et Xiaohong Xiao-Planes, Histoire de la République populaire de Chine. De Mao Zedong à Xi Jinping, Malakoff, Armand Colin, 2018 ; Tania Angeloff, en collaboration avec Wang Su, La société chinoise depuis 1949, Paris, La Découverte, 2018.

10 Vincent Goossaert et David A. Palmer, La question religieuse en Chine, trad. par V. Goossaert, F. Parent, É. Salerno, Paris, CNRS Éditions, [2011] 2012, p. 12.

11 Ibid., p. 20.

12 Les pays sortis vainqueurs de la seconde guerre de l’opium (1856-1860) – l’Angleterre, la France et les États-Unis – ont été les premiers à créer, en 1860, des concessions sur la rive occidentale du Hai He, même si la concession américaine ne se doterait jamais d’un gouvernement municipal et rejoindrait, en 1902, la concession britannique. La ruée vers les concessions voit ensuite surgir l’une après l’autre les concessions allemande (1895), japonaise (1898), russe (1900), italienne (1901), autrichienne (1901) et belge (1902).

13 David C. Schak, « Protestantism in China: A Dilemma for the Party-State », Journal of Current Chinese Affairs, 40-2, 2011, p. 71-106, ici p. 73.

14 Nanlai Cao, Constructing China’s Jerusalem: Christians, Power, and Place in Contemporary Wenzhou, Stanford, Stanford University Press, 2010, p. 5.

15 Katharina Wenzel-Teuber, « Statistical Update on Religions and Churches in the People’s Republic of China and in Taiwan », trad. par J. Mulberge, Religions & Christianity in Today’s China, 3-3, 2013, p. 18-43.

16 Kenneth Dean, « Local Ritual Traditions of Southeast China: A Challenge to Definitions of Religion and Theories of Ritual », in F. Yang et G. Lang (dir.), Social Scientific Studies of Religion in China: Methodology, Theories, and Findings, Leyde, Brill, 2011, p. 133-162.

17 Anthony Barthels, « Sinicization: Political, Social and Doctrinal Implications », Asia Lutheran Seminary, mémoire de master, 2020.

18 Les églises non enregistrées, c’est-à-dire non officielles, sont les plus menacées, surtout quand elles rassemblent un nombre important de fidèles – destruction de croix à l’extérieur des édifices, suppression de lieux de culte, arrestation des responsables –, alors qu’il est plus difficile de saisir les variations dans le temps et dans l’espace du contrôle exercé sur les lieux de culte officiels. L’ouvrage de Xiaoxuan Wang offre une analyse détaillée des sanctions rencontrées par les églises de Wenzhou : Xiaoxuan Wang, Maoism and Grassroots Religion: The Communist Revolution and the Reinvention of Religious Life in China, Oxford, Oxford University Press, 2020.

19 Ce temple a pour nom anglais officiel « Shanxi Road Christian Church Tianjin ».

20 Daniel H. Bays, « Chinese Protestant Christianity Today », in D. L. Overmyer (dir.), no spécial « Religion in China Today », The China Quarterly, 174, 2003, p. 183-198.

21 Tianjin, 8 févr. 2011, rue Shanxi, sœur L., prédicatrice laïque, 55 ans ; Tianjin, 3 juin 2011, rue Liuzhi, frère W., pasteur, 35 ans.

22 K. Dean, « Local Ritual Traditions of Southeast China », art. cit., p. 136.

23 D. C. Schak, « Protestantism in China », art. cit., p. 72.

24 Ibid., p. 79.

25 Juliette Duléry, « La visibilité des organisations protestantes en Chine sous le regard de l’État-parti », in D. Douyère et P. Gonzalez (dir.), no spécial « La religion sous le regard du tiers », Questions de communication, 37, 2020, p. 143-166.

26 Le « Chinese General Social Survey », ou Zhongguo zonghe shehui diaocha (中国综合社会调查), est une enquête conjointe, annuelle ou biannuelle selon les thèmes, lancée en 2003 par plusieurs institutions de recherche chinoises, http://www.cnsda.org/index.php?r=projects/view&id=67200093.

27 Fenggang Yang, « The Red, Black and Gray Markets of Religion in China », The Sociological Quarterly, 47-1, 2006, p. 93-122.

28 Tianjin, 27 oct. 2011, rue Shanxi, sœur F., pasteur stagiaire, 35 ans.

29 Tianjin, 3 mai 2012, rue Shanxi, sœur L., prédicatrice laïque, 60 ans.

30 À Canton, le pasteur Zhang Yuanlai relève que 84,37 % des personnes baptisées entre 2000 et 2005 dans les temples officiels de la ville étaient administrativement domiciliées ailleurs, soulignant l’importance de ces espaces comme communautés d’accueil et réseaux de sociabilité pour les migrants. Zhang Yuanlai, Weiji yu qiji. Guangzhou jidujiaohui fazhan xiankuang 危机于契机. 广州基督徒教会发展情况 [Crise et opportunité. Le développement des églises protestantes à Canton], Hong Kong, Christian Communication International, 2009, p. 42.

31 Tianjin, 16 sept. 2015, rue Liuzhi, hôte du point de rassemblement, fils de pasteur, 60 ans.

32 Voir Bruce Bégout, La découverte du quotidien, Paris, Alia, 2010.

33 Katrin Fiedler évoque à ce sujet le caractère « communal » de ces lieux de culte : Katrin Fiedler, « China’s ‘Christianity Fever’ Revisited: Towards a Community-Oriented Reading of Christian Conversions in China », Journal of Current Chinese Affairs, 39-4, 2010, p. 71-109.

34 Les premières traductions complètes de la Bible datent cependant des années 1820. Grâce aux efforts des missionnaires protestants Robert Morrison (1782-1834) et William C. Milne (1785-1822), une première traduction est achevée et imprimée à Malacca en 1923 alors qu’une autre traduction, réalisée par le missionnaire baptiste Joshua Marshman (1768-1837), aurait été terminée plus tard mais imprimée un an plus tôt en Inde. Il faut citer également les noms de ceux qui, après 1830, en proposèrent de nouvelles traductions : Walter Henry Medhurst, Charles Gützlaff, Elijah C. Bridgman et John R. Morrison (1840) ; W. H. Medhurst et James Legge (1854) ; E. C. Bridgman (1862) ; J. T. Goddard (1868) ; S. I. J. Schereschewsky (1875) ; Griffith John (1905). Plus récemment, en 1954, le travail entamé par le franciscain Gabriele Allegra a abouti à la publication d’une nouvelle traduction de la Bible hébraïque accompagnée, en 1968, de celle du Nouveau Testament.

35 Les questions de vocabulaire et de traduction des termes chrétiens en langue chinoise ont bien sûr fait l’objet de discussions successives, notamment pendant la fameuse « querelle des rites » de la fin du xviie siècle.

36 Une compréhension plus fine de ces moments de chant impliquerait d’explorer le rôle du chant comme support de légitimation et de diffusion de toutes sortes de préceptes, maximes ou termes idéologiques, mais aussi la popularité à Tianjin, avant 1949, de chants aussi variés que les « chants » des mères, des cheminots, des ouvriers, de lutte contre le Japon ou, après 1949, des chants de la réforme agraire et des chants révolutionnaires.

37 Si des témoignages peuvent toujours être prononcés dans le temple de la rue Shanxi, ils font l’objet, à partir de 2015, d’un processus de validation plus strict en amont et leur nombre s’est considérablement réduit.

38 Justine Rochot, « ‘Un parc à soi’. Les parcs, territoires de la vieillesse en Chine urbaine contemporaine », Lien social et Politiques, 79, 2017, p. 193-214 ; Lisa Richaud, « Between ‘Face’ and ‘Faceless’ Relationships in China’s Public Places: Ludic Encounters and Activity-Oriented Friendships among Middle- and Old-Aged Urbanites in Beijing Public Parks », no spécial « Urban Friendship Networks: Affective Negotiations in the City », Urban Studies, 55-3, 2018, p. 570-588 ; Isabelle Thireau, Des lieux en commun. Une ethnographie des rassemblements publics en Chine, Paris, Éd. de l’EHESS, 2020.

39 Alfred Schütz, « Making Music Together: A Study in Social Relationship » [1951], in Collected Papers, vol. 2, Studies in Social Theory, La Haye, Martinus Nijhoff, 1971, p. 159-178.

40 Sur les émotions, notamment collectives, comme évaluation, voir Louis Quéré, « Natures et formes de l’émotion collective », Occasional Paper du CEMS-Institut Marcel Mauss, 32, 2015.

41 Tianjin, 26 oct. 2011, rue Liuzhi, sœur F., prédicatrice laïque, 55 ans.

42 Tianjin, 26 oct. 2011, rue Liuzhi, sœur F., prédicatrice laïque, 55 ans.

43 Sur la formation des pasteurs, mais aussi les séminaires de théologie protestante en Chine et leurs actions, voir Daniel H. Bays, A New History of Christianity in China, Chichester, Wiley-Blackwell, 2011 ; Gerda Wielander, « Protestant and Online: The Case of Aiyan », The China Quarterly, 197, 2009, p. 165-182 ; Fenggang Yang et Joseph B. Tamney (dir.), State, Market and Religions in Chinese Societies, Leyde, Brill, 2005.

44 La prédominance actuelle des hommes parmi les pasteurs est sans doute provisoire au vu de la fréquentation aujourd’hui très féminine des instituts de théologie. Un nouveau détour par Canton signale qu’en 2007, 30 des 50 pasteurs officiels de la ville, arrondissements de banlieue inclus, étaient des femmes et que celles-ci étaient également largement majoritaires parmi ceux qui suivaient une formation théologique spécialisée (voir Z. Yuanlai, Weiji yu qiji, op. cit., p. 82).

45 Tianjin, 12 mars 2011, rue Shanxi, sœur L., prédicatrice laïque, 60 ans ; Tianjin, 6 mai 2015, rue Lizhi, sœur L., prédicatrice laïque, 60 ans. « Le témoignage personnel joue un rôle central dans le christianisme chinois », écrit Sigurd Kaiser, responsable de l’enseignement du Nouveau Testament au séminaire théologique de Nankin entre 2007 et 2014, après avoir observé la fréquence des témoignages et recueilli les confidences de ses étudiants : les témoignages sont les premières pages qu’ils lisent dans les publications religieuses (Sigurd Kaiser, « Church Growth in China: Some Observations from an Ecumenical Perspective », The Ecumenical Review, 67-1, 2015, p. 35-47, ici p. 38).

46 Tianjin, 9 sept. 2015, rue Liuzhi, frère W., prédicateur laïc, 65 ans.

47 Tianjin, 24 sept. 2015, rue Shanxi, sœur F., prédicatrice laïque, 45 ans.

48 Les zhiqing 知青, ou « jeunes instruits envoyés à la campagne », sont les quelque 17 millions de jeunes chinois urbains qui ont été envoyés dans les campagnes chinoises entre 1968 et la fin des années 1970 pour travailler et, en théorie, compléter leur formation politique auprès des paysans. En langue française, lire notamment l’ouvrage de Michel Bonnin, Génération perdue. Le mouvement d’envoi des jeunes instruits à la campagne en Chine, 1968-1980, Paris, Éd. de l’EHESS, 2004.

49 Tianjin, 19 mai 2011, rue Shanxi, frère L., prédicateur laïc, 60 ans.

50 Le yangbanxi, ou 样板戏, désigne l’art particulier des opéras et des pièces de théâtre révolutionnaires qui occupent la scène artistique pendant les années 1966-1976. La fille aux cheveux blancs ou Le bataillon féminin rouge en sont des exemples emblématiques.

51 Tianjin, 17 nov. 2011, rue Shanxi, frère W., prédicateur laïc, 55 ans.

52 Cette expression fait allusion au processus de collectivisation et de nationalisation des entreprises privées à partir de 1955-1956. Elle désigne par extension les décennies dites de la « révolution », caractérisées notamment par une économie planifiée avec ses hiérarchies, ses dérives, ses pratiques.

53 Tianjin, 19 mai 2011, rue Shanxi, frère L., prédicateur laïc, 60 ans.

54 Tianjin, 25 oct. 2014, rue Shanxi, pasteur G., 70 ans.

55 Tianjin, 20 sept. 2014, rue Shanxi, pasteur M., 55 ans.

56 Marieke Borren, « ‘A Sense of the World’: Hannah Arendt’s Hermeneutic Phenomenology of Common Sense », International Journal of Philosophical Studies, 2013, 21-2, p. 225-255, ici p. 248.

57 Anne Cheng, « Le saint confucéen : de l’exemplarité à l’exemple », in K. Chemla (dir.), no spécial « La valeur de l’exemple. Perspectives chinoises », Extrême-Orient, Extrême-Occident, 19, 1997, p. 73-90.

58 Tianjin, 20 mai 2014, rue Shanxi, sœur H., prédicatrice laïque, 45 ans.

59 Tianjin, 1er juin 2011, rue Liuzhi, sœur Z., prédicatrice laïque, 65 ans.

60 Tianjin, 1er mai 2013, rue Liuzhi, sœur Z., prédicatrice laïque, 65 ans.

61 Tianjin, 15 juin 2011, rue Liuzhi, pasteur Z., 35 ans.

62 Tianjin, 31 mars 2011, rue Liuzhi, sœur F., 45 ans.

63 Tianjin, 2 nov. 2017, rue Shanxi, sœur W., 60 ans.

64 Hannah Arendt, Idéologie et terreur, éd. par P. Bouretz, trad. par M. de Launay, Paris, Hermann, [1952] 2008, p. 95.

65 Claude Lefort, Essais sur le politique, xixe- xxe siècles, Paris, Éd. du Seuil, 1986, p. 285.

66 Alain Cottereau, « Dénis de justice, dénis de réalité. Remarques sur la réalité sociale et sa dénégation », in P. Gruson et R. Dulong (dir.), L’expérience du déni, Paris, Éd. de la MSH, 1999, p. 159-189.

67 Lors de la Conférence de travail sur les questions religieuses nationales organisée en 2016 et présidée de manière exceptionnelle par Xi Jinping, la nécessité de « siniser » les religions en Chine et l’interdiction faite aux membres du Parti communiste chinois de fonder leurs valeurs et leurs croyances sur une religion, quelle qu’elle soit, ont été réaffirmées.

68 Tianjin, 24 nov. 2011, rue Shanxi, sœur Z., prédicatrice laïque, 65 ans.

69 Tianjin, 10 mai 2011, rue Shanxi, sœur W., prédicatrice laïque, 45 ans.

70 Tianjin, 8 déc. 2011, rue Shanxi, pasteur M., 55 ans.

71 Tianjin, 2 févr. 2012, rue Shanxi, sœur H., prédicatrice laïque, 55 ans.

72 Tianjin, 14 nov. 2012, rue Liuzhi, pasteur Y., 35 ans.

73 Tianjin, 24 nov. 2011, rue Shanxi, sœur Z., prédicatrice laïque, 65 ans.

74 Tianjin, 27 oct. 2011, rue Shanxi, sœur F., pasteur stagiaire, 35 ans.

75 Tianjin, 6 déc. 2011, rue Shanxi, sœur J., prédicatrice laïque, 65 ans.

76 Tianjin, 30 nov. 2011, rue Liuzhi, sœur F., 55 ans.

77 K. Fiedler, « China’s ‘Christianity Fever’ Revisited », art. cit.

78 C. Lefort, Essais sur le politique…, op. cit., p. 282.

79 Pour une discussion plus approfondie de la question des apparences en politique, voir par exemple Hannah Arendt, La vie de l’esprit, vol. 1, La pensée, trad. par L. Lotringer, Paris, PUF, [1978] 1981 ; Étienne Tassin, « La question de l’apparence », in M. Abensour et al., Politique et pensée. Colloque Hannah Arendt, Paris, Payot, [1997] 2004, p. 87-118 ; Myriam Revault d’Allonnes, « Peut-on parler philosophiquement politique ? Merleau-Ponty et Hannah Arendt lecteurs de Machiavel », in G. Sfez et M. Senellart (dir.), L’enjeu Machiavel, Paris, PUF, p. 179-198.

80 Sous différentes expressions, la nécessité de consigner par écrit des récits destinés aux représentants de l’État et du Parti, allant de l’exposé minutieux de sa biographie, de ses actions et de ses pensées à la description des erreurs commises, a régulièrement été requise des citoyens chinois après 1949. Autocritiques par des cadres du Parti et confessions publiques par toutes sortes d’accusés sont des pratiques toujours actuelles.

81 Citons, à titre d’exemple : Philippe Gonzales, Que ton règne vienne. Des évangéliques tentés par le pouvoir absolu, Genève, Labor et Fides, 2014 ; Émir Mahieddin, Faire le travail de Dieu. Une anthropologie morale du pentecôtisme en Suède, Paris, Karthala, 2018 ; Yannick Fer, L’offensive évangélique. Voyage au cœur des réseaux militants de Jeunesse en Mission, Genève, Labor et Fides, 2010 ; Philippe Gonzales et Joan Stavo-Debauge, « Politiser les évangéliques par le ‘mandat culturel’. Sources, usages et effets de la théologie politique de la Droite chrétienne américaine », in J. Ehrenfreund et P. Gisel (dir.), Religieux, société civile, politique, Lausanne, Antipodes, 2012, p. 241-276.